C’est en faisant une rétrospective de notre première saison chez les Élites en cross-country que l’idée du TransRockies est née. Nous cherchions un défi qui mettrait nos habiletés et notre esprit d'équipe à rude épreuve. Plusieurs personnes nous avaient parlé de cette compétition et nous trouvions que cet évènement pouvait être un défi exigent, mais réalisable. C’est 2 semaines plus tard, avec l’aide de Nativo Concept, notre commanditaire, que nous avons pu inscrire l’équipe. C’est à partir de ce moment que commencèrent les préparatifs, tant physiques que matériels, du périple : les billets d’avion, l’hébergement, la nourriture, la liste des pièces de rechange à apporter et, le plus important, un entraînement rigoureux.
Pour la 9e édition, les organisateurs du TransRockies ont prévu une course qui allait se dérouler en 7 étapes pour couvrir une distance de 400km et un dénivelé de 12 000 mètres rejoignant les villes de Fernie et de Canmore. Une distance plus courte que les années antérieures, mais techniquement plus difficile et passant par un sommet qui n’avait jamais été gravi lors d'une course cycliste.
La course peut être faite soit individuellement les trois premier jours ou encore l’ultime 7 jours en duo. Deux forfaits sont offerts aux cyclistes, un pour ceux qui désirent tenter l’expérience épique, tente, humidité, froid et espace restreint; et un second offrant une caravane spacieuse, chaude et confortable permettant de bien se reposer. Ce fût donc le premier choix pour nous.
La première journée, le contre-la-montre de 31km nous offrait 1300 mètres de dénivelé avec une ascension à plus de 30% où la "granny" ne suffisait plus, suivi d’une descente infernale qui demandait une surcharge de travail aux freins, aux bras et surtout aux doigts. La suite du parcours était composée de sentiers rapides avec un niveau technique comparable à ce que nous retrouvons dans les Coupes Québec… tout en bénéficiant d’une vue sur les montagnes en plus.
Les jours 2 à 6 étaient relativement similaires, offrant des distances variant entre 50 et 72 km et des dénivelés d’environ 2000 mètres par jour. La plupart des kilomètres parcourus se faisaient sur des
sentiers doubles (style chemin de VTT) avec roches et racines. Les jours 3, 4 et 6 nous ont particulièrement marqué. Il y a d’abord eu le plus haut sommet de la course où nous avons dû pousser notre vélo sur plusieurs kilomètres au travers des arbustes qui bloquaient complètement le sentier. Après environ 1h30min de dur labeur, l’ascension se terminait avec une montée abrupte dans les roches et impossible, encore une fois, de rouler sur le vélo. La fin du jour 4 a été plutôt atroce. Plus de 30km dans des champs de vaches à éviter leurs excréments et nous avions à traverser d’innombrables maraichages boueux. Le lendemain, la même surprise nous attendait puisque les 20 premiers kilomètres étaient identiques à ce que nous venions de vivre. Un total de plus de 4 heures de boue mettant la mécanique des vélos à rude épreuve. Au matin du jour 6, la température était inférieure à 10°C sans le facteur vent et la pluie. Ce fut, sans aucun doute la journée la plus difficile pour tous les compétiteurs. Seulement une vingtaine d’équipes ont pu faire l’ascension puisque la montagne a été fermée à cause des conditions climatiques trop extrêmes. Nous avons eu la « chance » de nous retrouver parmi les premières équipes et de subir la température qui était près du point de congélation au sommet de la montagne.
La dernière journée nous offrait 80% de « single track » sur une distance de 46 km ralliant Rafter Six Ranch à Canmore. Une journée plutôt émotive pour nous puisque nous allions compléter les 400 km de l’épreuve. L’arrivée était sans aucun doute la plus spectaculaire que nous avons vécu. Nous terminions la course sur la rue principale de Canmore acclamés par la foule.
Au départ, nous ne nous étions fait aucune attente. Nous avons participé à cette course dans le seul but d’acquérir de l’expérience et de se familiariser avec les courses à étapes. Au terme des 7 jours de compétition, nous avons finalement pris le 6e rang du classement général dans la catégorie Open Men avec un temps de 27h40min. Nous étions très heureux de cette performance.
Un tel évènement n’aurait pas lieu sans l’aide des nombreux bénévoles. Que ce soit pour monter les tentes, déplacer les infrastructures, préparer les repas et faire l’animation d'avant et d'après courses, ils ont su nous motiver tout au long de l’aventure. Il ne faudrait surtout pas oublier le bénévole par excellence, Crazy Larry, qui depuis la naissance du Transrockies en 2002 est la pour encourager les nombreux compétiteurs.
Nous tenons encore une fois à remercier notre commanditaire Nativo Concept de nous avoir permis de vivre ce grand rêve.
Pierre-Yves Nadeau et François-Charles Dumas
Équipe Nativo Concept #20
Nativo Concept/PG/Devinci
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